Everything will be alright with a big and bright smile | Jonathan

*Date d'arrivée* : 13/08/2019

EVERYTHING WILL BE ALRIGHT WITH A BIG AND BRIGHT SMILE

Réinsertion social. Pour une réinsertion, il aurait fallu une insertion non ? Kyle venait tout juste de quitter les murs vierges du laboratoire d’Hawkins et on lui avait offert un poste de commis à la supérette de la ville. Le directeur ne semblait pas l’apprécier; il avait toujours un ton de mépris et un regard jugeur lorsqu’il s’adressait à l’adolescent, mais il était impossible de savoir si c’était parce qu’il était adolescent, asiatique ou simplement parce qu’il venait d’un laboratoire rempli de cobaye. Peut-être tout ça.

Kyle y travaillait depuis l’ouverture en ce samedi matin et errait dans les rayons à replacer les produits sur les étagères. Ayant vécu comme une machine toute sa vie, le garçon ne savait pas faire les choses normalement et bien rapidement, celui-ci commença à ne plus savoir quoi faire de ses dix doigts et puisqu’il n’avait jamais eu besoin de s’occuper de lui-même, la débrouillardise pour se trouver une autre tâche à faire ne fut pas présente et il se contenta d’observer les habitants d’Hawkins faire leur course. Depuis le temps, il avait su reconnaître certains visages et connaissait même certains achats réguliers de quelques habitants. Cette dame achetait toujours des petits gâteaux et ce vieil homme passait toujours 5 minutes devant la rangée de café pour finalement prendre toujours le même. Tout le monde à une routine, pensa Kyle en réalisant que malgré la liberté les êtres humains avaient tendance s’emprisonner dans leur quotidien.

Il rêvait de liberté, chose qu’encore le mois d’avant, Kyle ne connaissait pas. Une notion si abstraite avec une définition unique à chacun. On lui avait dit qu’il était libre et bien que l’impression de pouvoir faire ce qu’il voulait l’avait possédé pendant un instant, le garçon avait eu une triste révélation ; à l’extérieur, il est nécessaire d’avoir de l’argent pour être libre, mais pour cela les gens doivent travailler et par conséquent se priver de leur liberté. On lui avait dit que c’était comme ça la vie.

Songeant à son changement de vie, Kyle s’était remit à la tâche en retournant dans le rayon des fruits et légumes, mais un bruit sourd au fond le fit sursauter et arrêter de replacer les pommes. Quelqu’un s’était écrasé au sol en faisant tomber une partie du rayon au sol dans sa chute. Le Chinois n’avait pas perdu plus de temps qu’il ne fallait et s’était rué en la direction de la dite personne pour vérifier si elle allait bien. « Ç-ça va ? Vous êtes p-pas blessé ? »

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*Date d'arrivée* : 28/07/2019

“Everything will be alright with a big and bright smile.” & L'hiver s'était abattu sur cette petite ville de l'Indiana, faisant tomber quelques flocons de temps en temps, mais pas assez pour que la neige reste accroché sur le sol. Jonathan désirait avoir une année tranquille, sans monstres à combattre, et que Will puisse enfin vivre une vie d'enfant, comme tous les gamins de son âge. Il était encore jeune, il devait profiter de la vie. Alors, il veillait sur lui, et faisait en sorte qu'il allait bien. De temps en temps, ils avaient rendez-vous dans sa petite cabane dans les bois, pour manger une pizza, sans que leur mère s'en rende compte.

D'ailleurs, aujourd'hui, la maman Byers avait demandé à son fils aîné, de faire quelques courses pour le repas du soir, prétextant qu'elle n'aurait pas le temps de les faire. Elle avait déposé quelques pièces sur la table avant de partir au travail, Jonathan se demandait s'il en aurait assez. Mais ce n'était pas grave, s'il manquait de l'argent, il en rajouterait avec ses économies. Et peut-être même, qu'il irait prendre un emploi pendant les grandes vacances, afin d'aider sa mère et l’alléger avec les factures. Jonathan donnait beaucoup à sa famille, et les aidait quoiqu'il arrive.

En ce samedi, Jonathan s'était déplacé dans la forêt, afin de faire quelques clichés. La photographie restait sa grande passion, et ça faisait un petit moment qu'il n'avait pas fait des photos. Avec une neige très fine, c'était l'occasion parfaite pour reprendre ses activités. Et le lundi, il irait développer lui-même ses clichés, au lycée. Apercevoir quelques flocons se déposer sur des fleurs, c'était magnifique. Le jeune Byers avait le don de s'arrêter sur des choses parfois anodines, prendre son temps et admirer ce que la nature offrait. Ses photographies pouvaient immortaliser ces moments, et fut un temps, Jonathan était très critiqué pour son côté reclus, rêveur, et n'avait jamais été entouré de beaucoup d'amis. Ce qui aujourd'hui, avait changé.

Après sa petite séance de photographie, Jonathan se rendit dans une supérette, après avoir garé sa Ford LTD sur le parking. Cette voiture en avait vu des choses, la poussant parfois à une vitesse trop importante. Pourtant, elle tenait toujours bon, sur ses quatre roues. Arrivant dans l'établissement, quelques clients s'y trouver de part et d'autre. Jonathan attrapa sa liste et la fit glisser entre deux doigts, et sortit les pièces que lui avait données sa mère, et commença à les compter. Sauf qu'il marchait en même temps, et ne regardait pas où, est-ce qu'il allait. Et ce qu'il devait arriver, arriva. Jonathan percuta un rayon assez vite, faisant chuter pas mal de produits, et le faisant tomber par la même occasion. Toutes ces pièces s'envolèrent et atterrirent au sol, dont certaines allèrent se perdre sous d'autres rayons. Sonné par cette chute, Jonathan aperçut un jeune homme qui devait avoir son âge plus ou moins, lui demander comment il allait. L'aîné des Byers cligna plusieurs fois des yeux, et mit un instant pour lui répondre.

« Je... Heu je crois que ça va... » rassura Jonathan qui avait réveillé un mal de tête lors de sa collision avec le rayon. Il se redressa pour s'asseoir, et remarqua l'étendue des dégâts. « Mince, je suis désolé, je vais tout remettre en place » expliqua t-il, en regardant si aucun produit n'était détruit. Aider, ça, il pouvait. John avait l'habitude d'aider sa mère dans la boutique, alors remettre en place quelques produits, il pouvait le faire. Mais avant de se relever, il aperçut que toutes les pièces étaient éparpillées à droite et à gauche. « Oh non ma monnaie, merde ! » jura Jonathan en récupérant les quelques pièces qui se trouvaient à proximité de lui.

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*Date d'arrivée* : 13/08/2019

EVERYTHING WILL BE ALRIGHT WITH A BIG AND BRIGHT SMILE

On lui avait dit que ça allait, mais Kyle voulait en être sûr et n’avait pas bougé d’un poil avant de voir l’inconnu s’activer pour retrouver les pièces de monnaie qui avaient volés durant la chute. Se sentant responsable alors qu’il n’y était pourtant pour rien, le Chinois l’observa sans savoir quoi faire. Devait-il replacer les produits sur les étagères comme son patron allait lui dire de faire ou devait-il se mettre à genoux à son tour pour l’aider à retrouver la totalité de son argent ? Finalement, Kyle opta pour la seconde option et glissa ses mains sous l’étagère de la rangée et y attrapa quelques pièces, mais voyant que certaines avaient glissées trop loin il alla à l’arrière dans l’endroit réservé aux employés pour y prendre un balai. Avec un peu de chance, il allait pouvoir les récupérer; il avait vu sa tutrice faire la même chose lorsque quelque chose glissait sous leur vieux canapé et à tous les coups elle arrivait à le retrouver.

Poussant les pièces en sa direction, Kyle réussit finalement à les faire sortir accompagnés de boules de poussière et sans compter la somme totale des pièces, puisque de toute façon celui-ci ne savait pas faire, il les décolla une à une du sol, créant un montant plus élevé que celui que l’autre avait à son départ. « J’espère que vous avez tout. » dit-il en lui donnant le contenu de sa paume. « Si vous voulez, je peux continuer à chercher, les pièces ont peut-être roulés plus loin. » À ces mots, le directeur arriva et sèchement il ordonna à Kyle de ranger tout le bordel qui était au sol, lui reprochant d’être un empoté de première classe. « T’es bien chanceux d’être un sale petit orphelin sinon tu aurais pris la porte dès ta première journée. » Kyle s’était contenté de baisser la tête et la secouer faiblement de haut en bas; le directeur avait raison, il était un bon à rien.

C’est ainsi qu’il s’activa à replacer les boîtes et les conserves sur les étagères et écouta silencieusement la discussion entre son patron et le client. « Excusez-le, il n’a aucun savoir vivre. Je suppose que ses parents n’ont pas eu la chance de lui enseigner les bonnes manières. Ou alors tout ces yeux bridés n’ont aucun savoir vivre. » Kyle n’arrivait pas à savoir ce qui l’énervait le plus dans son discours; assumer qu’il ne savait pas vivre à cause de ses origines ou bien le fait d’assumer que c’était lui qui l’avait fait tomber. Il ne manquait plus que de se faire déduire de sa maigre paie les pertes engendrées par cet accident et la journée allait lui paraître complètement désastreuse.

Finalement le directeur avait quitté le rayon pour retourner à son bureau après s’être excusé une dernière fois platement et Kyle ne pu s’empêcher de l’observer s’éloigner en soufflant pour lui-même un « pauvre con », mais réalisant que l’adolescent ce trouvait toujours auprès de lui, Kyle réalisa sa bêtise et espérait qu’il ne l’ait pas entendu. Peut-être qu’au fond, lui aussi le prenait pour responsable pour une quelconque raison. « Passez une bonne journée… » tenta-t-il finalement de se reprendre avec une voix presque inaudible tellement la culpabilité le rendait embarrassé.

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*Date d'arrivée* : 28/07/2019

“Everything will be alright with a big and bright smile.” & Qu'est-ce que Jonathan pouvait être maladroit quand il s'y mettait ! Bon sang, à cause de lui, tout un rayon avait dégringolé, faisant chuter tous les produits qui se trouvaient dessus. Par la même occasion, Jonathan était tombé au sol, en répartissant toute sa monnaie en dessous des rayons. En temps normal, ça ne l'aurait pas tant dérangé que cela, mais ce n'était pas le bon moment de perdre de l'argent bêtement. Sa mère lui avait confié le peu de sous qu'elle avait, les temps étaient difficiles pour les Byers. Alors que Jonathan cherchait ses pièces, il fut rejoint par l'employé asiatique, qui avait décidé de l'aider. Cette aide, bien que pour la plupart anodine, fit plaisir à Jonathan. À deux, ils iraient beaucoup plus vite, et grâce à la compétence de l'employé, il put retrouver la quasi totalité de ses pièces.

L'employé avait utilisé un balai pour le passer sous les étagères, ce geste avait porté ses fruits. L'Asiatique lui versa des pièces en plus. Jonathan s'apprêta à le remercier, lorsqu'une voix un peu trop viril s'échappa derrière eux. Vu les ordres qu'il donnait au jeune employé, ça devait être le directeur. Jonathan, assez gêné de cette situation, tenta de se faire le plus petit possible. Mais quand le directeur parla mal à l'asiatique, le jeune Byers fronça les sourcils. Il détestait qu'on traite ainsi une personne, quelle qu'elle soit, il en avait horreur. Pendant de trop nombreuses années, Jonathan s'était fait harceler et victimiser à l'école, seulement depuis quelques mois, c'était fini. Mais il en avait souffert, et détestait voir ce genre de scène. Surtout lorsqu'un directeur se pensait supérieur, et attaquait son employé avec des arguments bien trop faciles.

Préférant ne pas répondre au directeur de la supérette, Jonathan resta sagement immobile, le temps qu'il s'en aille. Il était encore bien trop poli pour oser lui répondre et lui couper le caquet, mais ça ne l'empêchait pas d'en penser moins. Ce type n'était qu'un idiot qui se pensait supérieur, alors que ce n'était qu'un gros con. De nature empathique, Jonathan s'approcha du jeune employé, et lui présenta à son tour ses excuses. « Je... Je suis désolé, je ne voulais pas vous attirer des ennuis » lança Jonathan, qui n'aimait pas être la principale cause de ce genre d'embrouille. Après tout, c'était de sa faute si le rayon était tombé, pas celle du jeune.

Jonathan rangea ses pièces dans la poche, et se plaça à côté de l'asiatique, avec un air déterminé. « Je vais vous aider, c'est de ma faute... Je n'ai pas vu où je mettais les pieds » expliqua Byers en donnant les conserves et quelques boites à l’employé pour qu'il les replace sur l'étagère. « Ça fait longtemps que vous travaillez ici ? » Et que vous supportez ce directeur à la con ? Non, car fallait être déterminé et avoir un sacré courage et de la patience, pour supporter un gérant comme lui. Ce n'était pas vivable. Et même s'il n'avait pas les mêmes origines que la plupart des habitants d'Hawkins, ce n'était pas une raison pour le traiter mal.

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