Long time no see [ft. Nancy Wheeler]

*Date d'arrivée* : 18/08/2019

Long time no seeJessie Lockwood & Nancy Wheeler« Mademoiselle Lockwood ? »

Jessie qui était jusqu'à cet instant entrain de tranquillement discuter avec son amie derrière elle, s'était retournée d'un geste brusque vers son professeur de physique à l'entente de son nom. Celui-ci attendait calmement d'avoir l'attention de son élève bien trop bavarde à son gout, les bras croisés et le regard menaçant vers elle.

« Même si le cours ne vous intéresse pas, vous pourriez au moins faire semblant d'écouter. »

La jeune brune afficha alors un sourire niais au professeur sans dire un mot, l'air de dire "oui monsieur, j'ai compris la leçon, je ne le ferrais plus". Mais quand celui-ci se retourna vers le tableau, il ne lui fallu attendre que quelques secondes avant de reprendre sa position initiale, c'est à dire accoudée sur la table du rang juste derrière elle en direction de son amie. C'était comme ça pendant presque tous les cours, même ceux de sa matière préférée. Après tout, la discussion qu'elle avait entamée avec son amie sur le fait que son ex était le plus grand idiot de la planète, était selon elle bien plus intéressante que le programme d'optique que le professeur essayait tant bien que mal de lui enseigner.

La voix de l'adulte la tira à nouveau hors de la conversation qu'elle essayait si désespérément de terminer. Celui-ci la regardait cette fois avec un sourire amusé.

« Dites moi, Mademoiselle Lockwood, savez-vous combien y'a-t-il de lois de Snell-Descartes ? »

Le garçon à sa gauche, un élève tout aussi perturbateur qu'elle, avait laissé échapper un petit rire à l'entente de la question. Des situations comme celles-ci, Jessie en vivait presque tous les jours. Les professeurs essayaient régulièrement de la piéger en plein bavardage pour lui poser une question dont ils espéraient qu'elle n'aurait pas la réponse.

« Il y en a deux, monsieur. »

Mais Jessie adorait les surprendre et les piéger en répondant la plupart du temps la bonne réponse, avec une flagrante pointe de fierté dans sa voix. Son professeur se contenta alors de soupirer, toujours aussi déçu de constater à quel point l'une de ses meilleurs élèves pouvait être quelqu'un d'aussi peu sérieuse. Il n'allait pas la coller, ayant compris depuis longtemps que cela ne servait plus à rien. Et puis finalement la sonnerie retentit, et tous les élèves se levèrent accompagné du brouhaha des chaises et des fermetures de sac à dos. Jessie se leva dans les premières, faisant un clin d’œil à son groupe d'ami derrière elle, toujours impressionné par la facilité qu'elle avait à se sortir du pétrin. Mais cette fois-ci, elle avait juste eu de la chance d'avoir ouvert son bouquin de sciences la veille. Mais elle restait tout de même fière de son coup et prenait un malin plaisir à épater son entourage.

15h30 venait tout juste de sonner et lorsque Jessie finit par sortir, le couloir grouillait d'élèves qui quittaient le lycée pour enfin rentrer chez eux. La brune discuta quelques temps avec ses amis avant que celle-ci ne quitte le groupe pour rentrer chez elle. Ce jour-là, elle n'avait pas envie de rester chez l'un de ses amis, sachant pertinemment que la fin d'après-midi chez lui allait se transformer en soirée improvisée. Elle avait besoin de respirer et de se calmer un peu sur les soirées, et plus particulièrement sur l'alcool. Car depuis bientôt un an, elle ne faisait que traîner avec de véritables fêtards dans l'âme qui ne se préoccupent pas une seule seconde de leur santé et qui considéraient l'école comme une énorme blague. Elle était consciente du fait qu'elle était entrain de littéralement ruiner sa scolarité avec ses gens. Mais selon elle, elle n'avait pas réellement eu d'autres choix. Ils étaient ceux qui l'avaient accueilli à son arrivée à Hawkins, et elle craignait leur réaction si elle se mettait à s'éloigner d'eux, même avec la justification qu'elle aimerait se concentrer sur ses études. Car même si elle adore faire la fête et ne porte clairement pas l'école dans son cœur, elle se préoccupe de plus en plus de son futur. Et de plus si elle quittait le groupe, une partie de son esprit imaginait le pire : ils prendraient un malin plaisir à faire de sa vie un enfer. Voilà pourquoi elle restait avec eux : simplement pour avoir l'illusion d'être acceptée et aimée.

Jessie se retrouva alors seule dans les couloirs qui s'étaient nettement vidés depuis quelques minutes, jusqu'à en devenir presque silencieux. Elle marcha tranquillement pendant encore quelques instants pour enfin finir devant son casier, prenant le temps de récupérer ses affaires sans trop se précipiter, et ne prêtant pas vraiment attention à ce qui se passait autour d'elle.
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